Sans aller dans un cimetière on peut croiser un monument aux morts de la guerre de 14-18 ou de 39-45; beaucoup de villes ou villages ont leur monuments, à la mémoire des soldats disparus, sur une place, ou au détour d'un simple chemin, voir en pleine campagne. Ces stèles sont autant de témoins de nos martyrs de guerre, morts aux champs d'honneur. Ces monuments du souvenir ont été créés parfois plusieurs années après le conflit, pour honorer la mémoire de ces victimes disparues lors des combats pour la défense de la France.
Ces hommages de la nation appartiennent aux communes qui les ont érigés; à l'aube du centenaire de la Grande Guerre (celle de 14-18 pour nos jeunes), beaucoup de municipalités se posent la question de savoir comment financer leurs entretien ou leur restauration; hors il n'existe pas de subvention d'état pour cela puisqu'il s'agit de biens communaux; par contre il existe certains aménagements fiscaux pour palier à cette situation.
Quelque soit l'état de votre monument vous pouvez nous demander conseil par mail car notre expérience nous permet de vous apporter un réel service dans ce domaine.
Mon grand père Norbert Casteret, canonnier au 57eme régiment d'artillerie, servant un canon de Bange, modèle 1877 de 155mm sur le champ de bataille de Verdun en 1915.
Ce canon qui pesait 5,7 tonnes tirait des obus de 41 Kg à 12 Km. Pour cela, il fallait charger 100 Kg de poudre en "gargousses" et recommencer immédiatement pour arriver à 2 coups par minute dans le meilleur des cas...
La plupart des monuments aux morts, et mémoriaux de 1914-1918 en bronze ont été fondus pendant l’occupation en 1942 /43 pour faire des munitions.
Il ne reste donc aujourd’hui que les monuments en fonte, qui sont toujours là, mais dans quel état ? Nos statues en fonte de fer sont toutes, ou presque toutes, dans une situation désespérée au bout de 90 ans, il faut bien le reconnaître.
Les communes ne le savent pas et ne le voient pas toujours, car la corrosion est interne.
La veille de la commémoration on demande à un employé de mairie de donner « un petit coup de pinceau pour faire propre ». L’homme s’exécute sans toujours oser dire qu’il y a des trous dans le métal et qu’un bras s’ouvre dangereusement…
Et s’il le dit, est il bien compris ?
Nos Elus sont parfois désarmés, car ils ne savent pas comment faire:
« Y a-t-il encore une entreprise pour restaurer un poilu de Verdun en fonte dans ce pays ? »
C’est vrai que la fonte est réputée pour être lourde, cassante, assez difficile à souder, et pour corser le tout, il manque parfois des morceaux…
De plus on ne touche pas au symbole sans risquer de décevoir la population… Sous peine de le payer lors des élections suivantes…
Mais le danger pour la population est bien devenu une réalité, car chaque fois que nous intervenons pour une restauration nous constatons les mêmes dégâts; il y a quelques jours entre Grenoble et Roman dans la Drôme nous avons dû littéralement "ficeler" notre poilu comme une momie Egyptienne avec des sangles modernes, pour éviter qu'il ne se désintègre sur lui-même avant que la grue ne l’ait déposée au sol...
L'élu présent sur les lieux s'est dit soulagé pour le monument et pour la responsabilité de la mairie… une fois la manœuvre réussie !
Après une belle restauration, le plaisir sera de nouveau au rendez-vous quand le camion et la grue s’en iront juste avant la commémoration… et les élections.
Comme chaque année à la même date, nous nous retrouvons devant un monument pour participer à notre devoir de mémoire.
Un monument que représente-t-il?
C'est un point de repère dans les esprits et dans le temps, c'est un rappel des dates impliquant les périodes sombres qui ont vu des fils de la nation donner leur sang et leur vie pour la liberté et la survie des leurs.
Le monument aux morts est donc le synonyme de la liberté grâce aux sacrifices de nos compatriotes, mais aussi les soldats de nations alliées qui ont défendu la liberté sous nos couleurs.
Il est associé au don de soi, ennemi farouche de cet égoïsme ambiant qui envahis actuellement les esprits et efface insidueusement notre devoir de mémoire, point de repère incontournable pour notre génération.
Il faut que le monument, l'édifice, la stèle ou la plaque, deviennent aussi des points de références pour les générations montantes. C'est à nous de trouver les mots justes, le pourquoi de notre attachement aux valeurs du passé, de notre attachement à rendre hommage à une génération disparue que l'oubli guette si nous baissons les bras.
Cet endroit calme, où le silence n'a d'égal que le recueillement de ceux qui viennent réaliser la symbiose entre le vivant et le disparu, doit demeurer un lieu privilégié.
Ce symbole a toute sa place dans notre société, car il est un pilier de la pérennité de notre paix civile. Il résonne dans les esprits pour lutter contre les sentences du genre : "Tout cela c'est du passé".
Le passé revient toujours au présent, qu'il est de notre devoir d'améliorer. Gardiens de cette mémoire nous devons tous être les garants de la transmission des valeurs léguées par ceux dont les noms sont gravés sur les monuments de nos villes et de nos villages.
Merci à tous de votre présence ici aujourd'hui, car sans vous, cette cérémonie pour notre devoir de mémoire, n'aurait aucun sens.
Merci à la mairie pour la restauration de ce magnifique monument à la lisibilité retrouvée.